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Daniel Martin

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pour une tuberculose
osseuse dont il a été
quasi miraculeuse-
ment guéri après avoir
croisé le regard de la
belle Amalia : « et elle
devint ma vie »
Mais ce n’est pas
la seule manifestation
du rôle étrange
qu’ont les femmes
dans cette fiction qui
se déroule dans
l’entre-deux guerres
pour l’essentiel. Le
jeune Giuliani - celui
qui donnera son nom
à l’Institut - qu’une
LA CRITIQUE La Conversation
des morts
1: L'lnstitut Giuliani
Michel Vittoz
Ed Buchet-Chastel, 19 €
bande de jeunes fascistes a rossé 
et laissé pour mort sur le pavé de Pa-
vie, n’est revenu à la vie que parce
qu’Anna lui a pris la main, « la cha-
leur même et la vie se referma,
puissante et volontaire sur celle (la
sienne, lui), dont le corps tout en-
'Institut Giuliani est le pre-
mier volume d’une série ro-
manesque qui en compren-
tier était déjà plongé dans les té-
nèbres ». On est ainsi propulsé dans
un temps lointain, dans un monde ir-

 

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dra sept et sera bâtie autour de sept
personnages principaux qui seront
confrontés à des énigmes aussi bien
existentielles que mathématiques.
Découvrir, par exemple, quel se-
Cret cachent la « Série de Damas-
Cius » ou les « Aphorismes de Jam-
blique », une suite logique : 1, 8,2,
15, 9, 3, 22, 16, 10, 4, 29, 23, 17,
11, 5, 36, 30, 24, 18, 12, 6 (...)
48,42,49. Comme savoir ce qu’il
font sur terre. Et par quel hasard
ils sont réunis, eux qui ont des
ori-gines tellement diverses et des
pré-occupations variées, dans cette
vaste demeure qui menace ruine
mais où l’on promet la paix, le
calme à chacun : pour se protéger
de quoi ? Des malheurs de l’exis-
tence ou de l’existence elle-même ?
« C’était un établissement d’excel-
lente réputation pour les maladies
incurables. Le bruit avait couru
qu’à défaut d’un espoir de guéri-
son il n’était pas de meilleur en-
droit pour finir ses jours et, de fait,
il semblait bien que la mort se trou-
vât en ce lieu plus clémente
qu’ailleurs », écrit le narrateur,
trente  ans après y avoir séjourné
rationnel. Et l’on se demande si
ces personnages sont des fantômes,
ou s’ils ne le sont devenus que dans
la mémoire trop inventive du nar-
rateur : la conversation des morts
qu’il écoute, en serait déformée.
Et tous les souvenirs qu’il retrans-
crit, ce temps passé qu’il réhabilite
ne seraient-ils que fiction, leurre,
pur roman ? La suite au deuxième
tome.

Daniel Martin